Cette semaine, nous avons pu nous entretenir longuement avec James Zou, responsable des ventes internationales et services de Honor. L’occasion notamment d’échanger sur le gros défi que va poser l’arrivée de la 5G, notamment en matière d’autonomie des smartphones.
Depuis quelques mois, les constructeurs se mettent en ordre de bataille. Tous aux abris, la 5G arrive ! Ou tout du moins, tout le monde commence à la promettre, à commencer par Qualcomm pour qui l’arrivée de cette nouvelle norme marquera également un argument de poids pour ses futurs SoC Snapdragon 8150. Néanmoins, à en croire James Zou, président des ventes internationales de Honor et présent dans le groupe Huawei depuis plus de dix ans, nombreux sont les défis auxquels les constructeurs devront répondre avant de proposer des puces 5G sur leurs smartphones.
La 5G, un véritable enjeu pour l’autonomie des smartphones
Nous avons pu échanger longuement cette semaine avec le responsable de Honor. Une rencontre qui nous a permis d’en apprendre davantage sur le Honor Magic 2, mais également sur les progrès technologiques du groupe Huawei dans les années à venir, qu’il s’agisse de batteries au graphène ou de futurs processeurs gravés en 5 nm. Dans un cas comme dans l’autre, ces innovations visent en fait à résoudre un même problème pour Huawei : la baisse d’autonomie des smartphones attendue avec l’arrivée de la 5G.
« La consommation d’énergie est l’un des plus gros défis pour l’arrivée de la 5G », nous a ainsi expliqué James Zou. En effet, d’après le responsable de Huawei, l’arrivée des puces 5G sur les smartphones devrait engranger non seulement une grosse chauffe des appareils en raison des plus hauts débits et des calculs demandés aux smartphones, mais également une consommation d’énergie accrue. Il faudra donc nécessairement que les constructeurs trouvent des palliatifs afin de rendre leurs smartphones plus autonomes et qu’ils évitent la surchauffe.
Lorsque James Zou nous demande si l’on pense vraiment voir arriver les premiers smartphones compatibles 5G dès le début de l’année 2019, avec la sortie du prochain processeur Snapdragon, un petit sourire lui échappe. Un petit sourire qui en dit long, surtout après qu’il nous a détaillé toutes les solutions sur lesquelles travaille le groupe Huawei pour répondre à ce qui s’annonce comme le véritable défi de la 5G.
Une gravure en 5 nm pour une meilleure gestion énergétique
C’est surtout dans le but d’amoindrir la grande consommation énergétique engrangée par les modems 5G que Huawei ambitionne d’intégrer une gravure en 5 nm dans sa prochaine génération de puces Kirin. Un objectif qui ne pourra être atteint seul, HiSilicon, la filiale du groupe en charge des puces, n’étant pas elle-même fondeur, mais se fournissant chez des tiers. Il faudra donc que les fournisseurs parviennent à atteindre ce format de grave pour que ce soit également le cas du prochain SoC Kirin haut de gamme, probablement le Kirin 990.
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Pour rappel, plus la gravure d’une puce va être fine, plus celle-ci sera rapide et économe en énergie. Logique dès lors que James Zou nous affirme clairement l’ambition de Huawei en termes de processeur pour compenser la grosse consommation énergétique de la 5G : « Nous visons le 5 nm pour la prochaine génération de processeurs ».
Des batteries au graphène pour une recharge plus rapide
Il ne s’agit cependant pas là de la seule nouveauté mise en place par Huawei pour faciliter la transition vers la 5G en termes de consommation de batterie. « Nous travaillons aussi sur de nouveaux systèmes de recharge qui vont aider à amoindrir les soucis de consommation », nous a ainsi indiqué James Zou : « on travaille sur des batteries au graphène ». Le principal intérêt du graphène est de permettre une recharge plus rapide sans risque de surchauffe de la batterie comme c’est le cas pour le lithium-ion. L’autonomie en elle-même n’augmenterait pas, mais cette nouvelle technologie devrait permettre une recharge plus rapide encore que ce qu’on a pu observer sur le Oppo Find X, avec ses 100 % rechargés en une demi-heure. Il ne s’agira donc pas d’une manière d’augmenter l’autonomie en soi, mais d’une béquille pour compenser l’aspect énergivore de la 5G.
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Reste que les batteries au graphène, même si elles sont en développement chez Huawei, ne sont pas encore prêtes, et pour cause selon James Zou : « Le principal souci du graphène, c’est le coût ». Il faudra donc quelque temps encore avant que la technologie soit suffisamment accessible pour être intégrée dans des smartphones grand public. Cela laisse encore un an à Huawei pour développer la technologie et la démocratiser afin qu’elle soit enfin disponible en même temps que l’arrivée de la 5G. Le constructeur prévoirait ainsi de lancer les premiers smartphones compatibles en fin d’année prochaine, avant le lancement du côté des opérateurs en 2020.