Le Huawei Mate 20 Pro m’a impressionné fin 2018, je l’ai donc pris en test longue durée pour terminer l’année. Après 4 mois d’utilisation, il est temps de faire le bilan.
Nous sommes début 2019, et Huawei subit les foudres du gouvernement américain de plein fouet. Pourtant, le constructeur avait signé une excellente année 2018, qui s’est terminée en beauté avec… le Huawei Mate 20 Pro.
Mon test vous l’avait déjà indiqué : j’ai été conquis par la bête. Assez pour la prendre en test longue durée et voir si ces impressions de courte durée pouvaient tenir sur le long terme. Quatre mois après, il est temps de vous faire part de mon bilan.
Design et écran : mon extension naturelle
Quatre mois n’aura pas suffi à faire en sorte que mon regard change concernant le smartphone. Je le trouve toujours aussi beau et particulièrement bien fini, et ne me lasse toujours pas de son coloris Twilight que je trouve toujours du plus bel effet. Il ne fait pas nécessairement tourner des têtes lorsque je le sors de ma poche, mais la curiosité est tout de même piquée au point qu’on m’a de nombreuses fois demandé de quel modèle il s’agissait. Il faut dire que son triple capteur photo à l’arrière organisé en forme de carré reste assez unique en son genre. Aussi, voir le dos du smartphone fait souvent lever quelques sourcils.
Je retiendrai surtout de ces quatre mois à quel point le Huawei Mate 20 Pro est agréable à utiliser. Ses formes arrondies n’ont jamais cessé d’être agréables à prendre en main, qu’importe le contexte. Debout dans la rue ou allongé dans mon lit, le téléphone n’a toujours été qu’une extension naturelle de ma personne. Il est toutefois une chose notable : tout en verre, il agrippe très facilement la crasse et les traces de doigt, faisant que je le nettoie tout de même très régulièrement. Fort heureusement, sa certification IP68 rend l’opération d’une simplicité enfantine.
À côté de cela, son écran n’a jamais cessé de me faire plaisir. Réglé pour être au plus proche des couleurs naturelles, il ne fait que magnifier mes contenus préférés que je prends un véritable plaisir à consulter dessus. Son encoche a vite disparu de mon esprit, et ne m’a jamais posé problème à l’utilisation. Les contenus 18:9 ne sont pas coupés par celle-ci, quand le fait de forcer l’affichage en plein écran n’a finalement pas grande incidence sur mon plaisir de visionnage. En plein soleil comme de nuit, il sait être assez sombre pour ne pas me brûler les yeux et assez lumineux pour être constamment lisible.
Logiciel : l’éternel point faible de EMUI
Si je suis parfaitement honnête avec vous, chers lecteurs, j’ai été, suis et resterai toute ma vie un aimant à bugs logiciels. Qu’importe les smartphones que j’utilise, il semble que je sois né pour attirer à moi-même les plus infimes problèmes. Et cela n’a pas loupé avec ce Huawei Mate 20 Pro. En soi, je n’ai aucun problème avec EMUI 9.0, qui intègre toutes les fonctionnalités dont j’ai besoin au quotidien et les rend très facilement accessibles.
J’ai cependant deux problèmes majeurs : je n’aime pas son design, et je n’aime pas son launcher de base. En changeant pour le Pixel Launcher, je n’ai cessé de rencontrer bugs sur bugs auxquels je me suis habitué : entre un mode multitâche qui se confond avec l’application active ou apparaît totalement vide et quelques saccades çà et là, ce n’est pas l’utilisation fluide que l’on attend d’un smartphone premium. Le fait est que je ne saurais démêler de ce qui appartient à mon launcher et ce qui appartient au système, mais EMUI 9.0 a clairement un petit souci avec les lanceurs d’application alternatifs.
Surtout, j’ai depuis quelques mois pris l’habitude de redémarrer le Huawei Mate 20 Pro presque tous les jours, et ce par nécessité. Me baladant sur Paris à grand renfort de Google Play Musique, mon casque Bluetooth sur les oreilles, et Google Maps lancé, je dois régulièrement constater que quelque chose ne va pas dans mes processus système. Le signal est simple : si j’écoute de la musique, lance Maps, et que ma musique se coupe automatiquement, c’est qu’il est temps de redémarrer mon téléphone.
EMUI a toujours eu une gestion de la RAM quelque peu… sévère. Mais ici, cela semble plus relatif à un problème de fuite de mémoire dont je n’ai pas réussi à identifier la source. Un problème similaire est à voir du côté de l’appareil photo, qui refuse de se lancer en argumentant de mauvaises conditions, me forçant une nouvelle fois à redémarrer le Huawei Mate 20 Pro.
Sécurité : que vive la reconnaissance faciale 3D
S’il est toutefois un aspect logiciel sur lequel je suis absolument conquis, c’est bien sur le terrain de la sécurité. Je ne l’utilise pas vraiment à son plein potentiel, n’ayant pas vraiment de dossiers ou d’applications à cacher sur mon téléphone, mais son utilisation quotidienne est… parfaite. Je n’ai absolument rien à redire.
Qu’il s’agisse de me reconnaître dans le noir, en plein soleil, ou même dans des positions étranges, la reconnaissance faciale 3D du smartphone marche toujours à la perfection et avec une extrême rapidité. C’est dire : il m’arrive parfois de m’attendre à devoir utiliser le lecteur d’empreintes sous l’écran, mais le temps que mon pouce s’applique sur l’écran… j’ai au final cliqué sur l’application directement en dessous du capteur, le téléphone m’ayant déjà reconnu.
Par ailleurs, cette combinaison reconnaissance faciale 3D et lecteur d’empreintes est tout simplement géniale. Comme je le disais dans mon test, toutes les situations où la reconnaissance faciale peut être frustrante sont comblées par le lecteur d’empreintes, faisant que je n’éprouve jamais la moindre difficulté à déverrouiller mon Huawei Mate 20 Pro en toute sécurité. Il peut être un peu lent, il peut parfois demander de s’y reprendre à 2 ou 3 fois avant de reconnaître mon empreinte, mais ce lecteur reste très performant et excellent à l’usage.
Photo : pourquoi réfléchir quand tout est beau
Je notais dans mon test du Huawei P20 Pro en début d’année 2018 qu’il s’agissait d’un photophone avec lequel vous n’aviez pas besoin de réfléchir à faire une belle photo… pour en faire une. Le Huawei Mate 20 Pro a pris sensiblement la même configuration, mais a échangé le capteur noir et blanc pour un capteur grand-angle servant aussi à faire des macros.
Le seul véritable problème que j’avais identifié avec le Huawei P20 Pro était que l’intelligence artificielle pouvait pousser le bouchon un peu trop loin. Sur ce Huawei Mate 20 Pro, c’est tout à fait corrigé et l’IA ne vient jamais vraiment gêner l’utilisateur ni dénaturer profondément le cliché. Mieux que cela : elle améliore vraiment l’image tout en conservant son aspect le plus naturel possible.
J’ai donc pu retrouver exactement ce que j’aimais de la génération 2018 de Huawei : le fait de faire des belles photos sans jamais devoir vraiment réfléchir à ce que l’on fait. Qu’importe les conditions, les clichés sont proprement lumineux, assez nets, et offrent vraiment une belle capture d’un moment. Le zoom x3 sans perte est toujours aussi performant et utile, et ne vient pas dénaturer la qualité vue sans l’utiliser.
Je dois bien avouer que le mode macro ne m’a jamais été très utile. Par contre, le mode grand-angle a vite trouvé sa place dans mes habitudes d’utilisation, ayant eu plus d’une fois l’occasion d’être sur des événements à grande échelle. Pouvoir capturer l’ambiance d’un tournoi de jeu de combat est toujours meilleur de la sorte. L’aspect « photophone couteau suisse » est une nouvelle fois repris et amélioré, et j’adore toujours autant les possibilités qu’offre le Huawei Mate 20 Pro.
Son principal point faible est finalement son capteur photo avant. S’il est tout de même très bon, il a un peu plus de mal avec les conditions de basse luminosité et son mode portrait est souvent un poil trop agressif. Il n’est pas mauvais pour autant, et m’a permis de faire de belles photos en compagnie de mes amis… même si mes exemples sont rares, n’étant pas un grand adepte du selfie je dois bien l’avouer.
Autonomie : la perfection en tout point
Avec sa grosse batterie de 4200 mAh, le Huawei Mate 20 Pro avait montré une endurance certaine lors de mon test initial. Mais après quelques mois, on peut toujours être surpris… ce qui n’est définitivement pas le cas ici, bien au contraire. Il est bien impossible d’évaluer le rôle de l’intelligence artificielle dans tout cela, mais j’ai sans le moindre doute constaté une autonomie s’améliorant semaine après semaine pour atteindre ce que je connais aujourd’hui.
Et c’est bien simple : tenir deux jours complets est d’une facilité déconcertante avec ce smartphone. Nombre de fois j’ai fini par ne pas rentrer chez moi lors d’une soirée, et pas une seule fois je n’ai dû m’inquiéter pour mon Huawei Mate 20 Pro. C’est bien simple : je ne regarde plus vraiment son pourcentage de batterie restante avant de partir de chez moi ou du bureau, sachant pertinemment qu’il tiendra la route quoique je fasse.
Ses multiples possibilités de recharge aident également en cela. Je suis passé à la recharge sans-fil avec un dock posé simplement sur ma table de chevet, et ne regrette pas le moins du monde le câble qui traînait jusque là dans ma chambre. Et dans mon salon, son chargeur rapide me permet de lui redonner autant de jus qu’il me faut pour une soirée complète le week-end. Je le branche, vaque à mes préparatifs, et le débranche en partant une vingtaine de minutes plus tard avec autant d’autonomie qu’il ne me faut pour tenir encore deux jours durant.
Quant au chargement inversé sans-fil, je dois bien reconnaître que passé l’amusement d’en faire la démonstration à mes proches, je n’ai plus jamais utilisé cette fonctionnalité.
Conclusion : pour quelques mises à jour
Notez qu’en quatre mois, je n’ai connu que deux mises à jour mémorables du Huawei Mate 20 Pro. Et celles-ci n’ont jamais véritablement réglé les soucis que j’ai pu rencontrer. C’est là mon seul véritable problème avec le dernier smartphone haut de gamme du constructeur chinois, mais il est de taille. Un seul défaut… qui entache quelque peu son utilisation au quotidien et le rend frustrant.
Mais passé un petit redémarrage, le Huawei Mate 20 Pro redevient ce monstre de puissance et d’élégance qui m’a charmé lors de son test. Ses courbes, son écran sublime, sa puissance, ses capacités photo et son autonomie en font toujours selon moi la parfaite balance des attentes que l’on peut avoir d’un smartphone premium : il fait tout, et le fait excellemment bien.
Ne manque finalement plus qu’un suivi logiciel à la hauteur du produit qu’a créé Huawei pour régler ses défauts, et le faire plus rapidement après sa commercialisation. Il semble que la dernière mise à jour en cours de déploiement, que je n’ai toujours pas reçue, corrige certains de ces problèmes… mais quatre mois après la sortie du Huawei Mate 20 Pro, pour des soucis aussi importants, c’est un peu trop tard.
Reste que j’aime toujours autant utiliser ce téléphone. Au vu des problèmes logiciels que je rencontre, vous pouvez le prendre comme une preuve que le produit en lui-même reste une petite pépite sur le marché dont il est difficile de se passer.
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