Free accuse ses concurrents de « tromper un peu » les consommateurs en affichant des tarifs incomplets. La DGCCRF monte au créneau.
La plupart des fournisseurs d’accès à internet français affichent de faux tarifs pour leurs offres d’accès à internet. Ils séparent effectivement le coût de location de la box, même lorsqu’elle est obligatoire et indissociable de l’offre.
Par exemple, Orange fait la publicité d’une promotion sur son forfait Livebox Zen Fibre en affichant en gros un tarif de 19,99 euros par mois, valable pendant 12 mois, puis en petit le tarif de 38,99 euros par mois, puis le coût de location de 3 euros par mois. En aucun cas le client ne paiera 19,99 euros, il paiera au mieux 22,99 euros, puis 41,99 euros au terme de la promotion, plus du double du prix d’appel.
SFR et depuis peu Bouygues Telecom en font autant. Mais pas (plus) Free, ni Red by SFR.
Chez FrAndroid nous déjouons depuis longtemps cette ruse en écrivant généralement le tarif sous la forme « 23 euros par mois (dont 3 euros pour la location de la box) pendant 12 mois, puis 42 euros par mois ».
Free accuse
Free a profité vendredi dernier de la présentation de ses résultats financiers pour accuser ses concurrents. Son directeur général Maxime Lombardini, relayé par Les Echos, a déclaré qu’il était temps que « tout le monde affiche le véritable prix des box ». Il a ajouté : « Quand vous avez 3 à 5 euros de location de box par mois, qui est un accessoire indispensable pour recevoir le service, il y a un moment où le consommateur est un peu trompé ».
La DGCCRF monte au créneau
La situation va enfin changer, sous l’impulsion de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
La Répression des fraudes a écrit aux FAI pour leur demander de présenter une information complète dans toute communication publicitaire ou présentation d’une offre. « Dans le cas où une offre d’accès internet fixe proposée au consommateur comporte la location payante d’une box, le prix annoncé dans vos publicités et communications commerciales doit indiquer la somme totale qui devra être effectivement payée par le consommateur ».
Elle ordonne aux opérateurs de se conformer à la loi d’ici le 1er février 2018.
Les FAI « étudient »
« Nous étudions les demandes de la DGCCRF », a répondu un porte-parole de Bouygues Telecom, relayé par Satellifax. Orange s’est quant à lui déclaré « surpris » par le courrier de l’administration et va s’assurer que ses offres « respectent la règlementation ». SFR assure enfin : « Nous avons toujours indiqué le tarif de la box à côté du tarif de l’abonnement, mais nous allons regarder avec attention les observations de la DGCCRF ».
Les opérateurs ont depuis peu l’obligation d’afficher le débit en émission lorsqu’ils affichent le débit en réception, désormais ils devront également clarifier l’affichage du tarif.